Loi: Est-ce que le Code pénal Suisse invite à "tout justifie la bientraitance"?


Le Code pénal suisse ne contient pas d'article qui "justifie la bientraitance" de manière explicite et générale. Cependant, le principe de la dignité humaine et la protection de l'intégrité de la personne sont des piliers fondamentaux du droit suisse, y compris du droit pénal, et c'est de ces principes que découle l'obligation de bientraitance et la répression des mauvais traitements.

Au-delà de la Peine : La Bientraitance, Véritable Ciment Social

Trop souvent, nous nous reposons sur la punition, la réprimande ou la sanction pour tenter d'amener au respect des lois et à la construction du bien commun. Ces méthodes, issues d'une logique de rapport de forces, peuvent sembler efficaces à court terme, mais leurs limites sont profondes. Comme l'exprimait un juge désabusé, parfois, il semble que "il n'y a pas de justice, il n'y a que des rapports de forces et d'intérêts."
Pourtant, la force, qu'elle soit physique, psychologique ou sociale, n'engendre pas une adhésion sincère. Elle peut conduire à la soumission, certes, mais aussi à la surenchère dans la violence ou la résistance. Pourquoi ? Parce que si le modèle de comportement que nous offrons est la justification de la violence – même si elle est exercée au nom de la bienveillance ou de l'ordre – nous validons implicitement la violence comme solution.
La bientraitance ne peut jamais être obtenue par la seule contrainte. Une personne peut adopter un comportement "bienveillant" par peur des conséquences, par soumission, plutôt que par une conscience éclairée, une intelligence affective, ou un acte libre et raisonné. Or, c'est précisément ce dernier type d'engagement qui fonde une société véritablement juste et humaine.

Engagement : La Bientraitance comme Principe Fondateur

C'est fort de cette conviction profonde que cette approche met la bientraitance au cœur de tout. Le véritable respect des droits et l'accomplissement des devoirs ne découlent pas de la peur du châtiment, mais d'une compréhension partagée de la dignité humaine et d'un engagement volontaire envers le bien de tous.
Tout justifie la bientraitance. Non pas comme une naïveté, mais comme la reconnaissance lucide que seule une approche basée sur le respect, l'écoute, la compréhension et la valorisation de chacun peut :
  • Inspirer une véritable adhésion : Inciter les individus à agir par conscience et non par contrainte.
  • Construire des relations durables : Favoriser la confiance et la coopération au lieu de la défiance.
  • Prévenir la récidive : Se concentrer sur les racines des comportements plutôt qu'à leurs seules manifestations.
  • Édifier une société agissante : Une société où chaque citoyen, quelle que soit sa situation, se sent reconnu, soutenu et capable de contribuer positivement.
Cultiver la bientraitance comme principe directeur, ce n'est pas chercher à édulcorer la réalité des défis, mais à proposer une voie plus constructive et plus humaine pour les relever. C'est semer la compréhension et la considération pour récolter une citoyenneté responsable et un monde où chacun trouve sa juste place et contribue au bien-être collectif.

C'est dans cette vision que réside le véritable potentiel d'une justice qui ne se contente pas de punir, mais qui élève (pas dans le sens de l'élevage) et transforme.


Violence tolérance zéro, même en soi - Bientraitance et autorité bientraitante, fondement et solution de santé: mentale, affective, publique.
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